Smart Readiness Indicator

Domotique : où en est-on avec la directive européenne « Smart Readiness Indicator » en 2025 ?

En 2025, l’Europe poursuit la transformation du secteur du bâtiment. La directive sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD) évolue. Parmi ses avancées, le Smart Readiness Indicator (SRI) attire de plus en plus l’attention. Cet outil mesure la capacité d’un bâtiment à utiliser des technologies pour mieux fonctionner. La domotique et les systèmes intelligents sont désormais au cœur des exigences réglementaires. Mais concrètement, où en est-on aujourd’hui ?

Le SRI, bien plus qu’un score technique

Le Smart Readiness Indicator (SRI) est une méthode d’évaluation européenne. Elle permet de mesurer dans quelle mesure un bâtiment est « prêt » à devenir intelligent. Il ne s’agit pas seulement d’installer des capteurs. Le SRI analyse aussi la capacité à gérer l’énergie, à s’adapter aux utilisateurs et à interagir avec les réseaux.

Le score SRI repose sur dix critères, appelés « services intelligents ». Ils incluent la gestion du chauffage, de l’éclairage, de la ventilation, mais aussi la maintenance, la recharge des véhicules électriques et la cybersécurité. Chaque service est évalué sur sa présence, sa fonctionnalité et sa connectivité. L’objectif n’est pas d’imposer une norme uniforme. Le SRI veut guider les propriétaires, promoteurs et gestionnaires dans leurs choix techniques. Il fournit un cadre de référence partagé dans tous les pays membres.

Une obligation progressive pour les bâtiments tertiaires

Depuis 2023, la directive EPBD révisée introduit une obligation pour certains bâtiments non résidentiels. Tous les systèmes de gestion technique (BACS) doivent répondre à des critères de performance. Dès qu’un bâtiment dépasse 290 kW de puissance thermique installée, un système BACS conforme est requis.

Ces systèmes doivent surveiller et ajuster la consommation d’énergie. Ils doivent aussi fournir des informations aux utilisateurs et permettre une gestion à distance. L’installation d’un tel système permet de générer un SRI. Ce dernier pourra devenir une référence lors des audits ou dans le cadre des certifications environnementales.

Le calendrier varie selon les pays, mais la tendance est claire : en 2025, les grands bâtiments tertiaires doivent afficher leur niveau de « smart readiness ». Cette transparence devient un enjeu pour la location, la vente ou l’image environnementale.

Rénovation, domotique et data : une convergence qui s’accélère

La directive EPBD s’inscrit aussi dans une vague plus large : celle de la rénovation énergétique massive des bâtiments. L’objectif est de moderniser le parc existant, souvent mal isolé et mal équipé. Dans ce cadre, la domotique joue un rôle stratégique. Les capteurs, actionneurs et logiciels permettent d’adapter les consommations aux besoins réels. Un système bien conçu réduit les gaspillages. Il favorise aussi le confort et l’autonomie des usagers. L’automatisation apporte des bénéfices sans nécessiter d’interventions quotidiennes.

Des projets pilotes comme le bâtiment IntenCity de Schneider Electric à Grenoble montrent la voie. Ce site atteint un très bon score SRI grâce à une architecture connectée, des interfaces intuitives et une grande réactivité énergétique. Il sert de vitrine à une nouvelle génération d’immeubles actifs. La directive ne force pas à adopter une technologie spécifique. Elle pousse plutôt à penser l’intelligence comme une combinaison de fonctions. C’est la cohérence du système, sa souplesse et son utilité qui sont évaluées, et non seulement le nombre d’équipements. En 2025, la directive EPBD et le SRI transforment la domotique en levier de transformation. Les bâtiments ne se contentent plus d’être performants. Ils doivent aussi être capables de s’adapter, d’interagir et d’évoluer avec leurs occupants.